Début septembre, la Fédération Française du Bâtiment a revu à la baisse ses prévisions d’activité pour 2023, qui devraient s’établir proches de 0% en volume. en effet, le logement neuf poursuit son recul et le résidentiel neuf ne progresse plus. En glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2023, les mises en chantier reculent déjà de plus de 15 % et le mouvement va s’accentuer puisque les permis chutent de près de 30 %. En rythme annuel sur les sept premiers mois de 2023, les mises en chantier de logements atteignent péniblement 303 000 unités, et se rapprochent des points bas historiques de 1992 et 1993 (environ 275 000 unités). La situation pourrait ne pas s’arranger car la situation en amont reste mauvaise, les ventes s’effondrant d’environ 35 % entre les premiers semestres 2022 et 2023, dans l’individuel diffus comme dans la promotion immobilière.
Signe positif toutefois, le retour de la commande publique, avec une hausse de 8,4% des permis pour les bâtiments administratifs, et une hausse prévue de 2 % en volume de la dépense en bâtiment des collectivités locales. L’amélioration-entretien, qui représente 54 % de l’activité du bâtiment, accélère un peu au deuxième trimestre 2023 avec une huasse de chiffre d’affaires de +2,4 % en volume sur un an.
« A l’horizon 2025, si rien n’est fait, donc si l’on laisse la crise du neuf s’enclencher, l’activité bâtiment reculera d’environ 8 % hors effet prix, soit 14 milliards d’euros en moins », alerte Olivier Salleron, Président de la FFB, qui plaide pour la mise en place de mesures de soutien dès le PLF2024, afin de limiter l’ampleur et la durée de la crise. Parmi elles, le redéploiement du PTZ à 40% sur tout le territoire et la revalorisation de ses barèmes: « Il s’agit d’un moyen de relancer rapidement le marché, de répondre à une demande bien présente, de permettre la sortie du parc locatif, mais aussi de dégager des ressources budgétaires. »