ITER : un système magnétique colossal !

ITER : un système magnétique colossal !

Iter vient d’achever la fabrication du système d’électroaimants supraconducteurs pulsés le plus puissant jamais conçu. Composé de plusieurs éléments livrés par les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Europe, il constitue le cœur magnétique du réacteur tokamak en construction à Saint-Paul-lez-Durance. L’élément qui vient d’être finalisé est le sixième module du solénoïde central du tokamak ITER, fabriqué et testé par General Atomics aux États-Unis.

Une fois assemblé sur le site de Saint-Paul-lez-Durance/Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, le solénoïde central, un cylindre de 18 mètres de haut pour 4 mètres de diamètre, sera capable de générer un champ magnétique si intense qu’il pourrait soulever un porte-avions. L’ensemble du système magnétique, pesant près de 3 000 tonnes, inclut six aimants en anneau (champ poloïdal), pour confiner le plasma dans une « cage » magnétique. Objectif : produire 500 MW d’énergie de fusion à partir de 50 MW injectés, soit un facteur d’amplification de 10.

Coopération internationale

L’Europe contribue à hauteur d’environ 45 % au coût de l’installation ITER. La Chine, l’Inde, le Japon, la Corée, la Russie et les États-Unis contribuent chacun à hauteur de 9 %. Ainsi, les États-Unis ont par exemple livré le solénoïde central de 18 m de haut et ses six modules, ainsi que son exosquelette de soutien. Le Japon a fourni les 43 km de brins supraconducteurs nécessaires et  8 des 18 aimants de champ toroïdal (TF). La Russie a livré l’aimant de champ poloïdal (9 m de diamètre) qui couronnera le sommet du Tokamak et a produit 40 % des câbles supraconducteurs PF. L’Europe a fabriqué sur site quatre aimants PF, dix aimants toroïdaux et cinq secteurs de la chambre à vide. La Chine a construit un aimant PF de 10 m, 18 bobines de correction et les systèmes d’alimentation cryogénique. La Corée a livré 4 secteurs de chambre à vide, les boucliers thermiques et les outils de pré-assemblage. L’Inde, enfin, a conçu le cryostat de 30 m et les lignes de refroidissement à l’hélium.

Ce nouveau jalon technique ouvre la voie à l’assemblage final du tokamak ITER. En 2024, ITER a atteint 100 % de ses objectifs en matière de construction. Avec la livraison des principaux éléments de la machine, le tokamak ITER est désormais en phase d’assemblage.
Au mois d’avril 2025, avec trois semaines d’avance sur le calendrier, le premier « module » de la chambre à vide a été inséré dans le puits d’assemblage du tokamak