Le secteur des Travaux Publics anticipe pour 2024, selon la FNTP, une année stable mais contrastée par région et par type de clientèle, après une année 2023 globalement plus satisfaisante que prévue. Les collectivités locales, avec un niveau de trésorerie de plus de 70 Ma€ et une situation favorable en matière d’endettement, devraient poursuivre leur effort d’investissement. Cependant, deux éléments viennent perturber cette dynamique : l’impact de la crise immobilière sur les recettes de fonctionnement des départements et l’impact des JOP 2024 sur l’activité francilienne de Travaux Publics. En effet, compte-tenu de la mise en place de moratoires sur les chantiers avec emprise sur voirie pendant une large période autour de l’événement dans certaines zones de la région, la perte d’activité auprès des collectivités locales pourrait atteindre 800 millions d’euros. Pour autant, la FNTP table sur une croissance de 5% des dépenses des TP des collectivités locales.
Transports et énergies
Concernant les investissements de l’Etat, les crédits de l’Agence de Financement des infrastructures (AFIT-F) sont attendus en progression de +20% en 2024 pour atteindre 4,6 Md€ d’après le Projet de loi de finances 2024 (contre 3,8 Md€ en 2023). D’après les premières annonces, l’essentiel de l’effort serait tourné vers des opérations ferroviaires, de transport urbain et fluvial. Ce nouveau budget doit aussi permettre de lancer la nouvelle génération de Contrats de plan Etat-Régions (CPER).
Du côté des grands opérateurs, les perspectives sont positives pour les transports et l’énergie. Les investissements de la Société du Grand Paris (SGP) et de SNCF Réseau devraient ainsi rester sur leur plateau actuel. La montée en puissance de la liaison ferroviaire Lyon-Turin (TELT) et du Canal Seine Nord Europe (dont le premier lot TOARC est paru en appel d’offres) devrait en outre tirer à la hausse l’activité TP, notamment en fin d’année 2024. Le secteur de l’énergie (distribution, transport ou production d’énergie) reste orienté à la hausse au regard de la dynamique des marchés des bornes électriques, du renforcement des réseaux pour Enedis, des raccordements en matière d’énergie renouvelable ou des interconnexions côté RTE. Les effets du programme de construction des 3 nouvelles paires de réacteurs nucléaires EPR2 sur l’activité du secteur devraient se traduire par de premiers travaux préparatoires à partir de 2025-2026 mais ne devraient réellement se matérialiser qu’à partir de 2027.
Enfin, le secteur privé reste le principal point d’alerte en 2024. « L’année 2024 devrait marquer un tournant dans la dynamique d’investissement de la clientèle privée, constate la fédération des Travaux publics. La hausse des coûts de construction et la remontée rapide des taux d’intérêt fragilisent en effet la demande. » L’effondrement des réservations de logements neufs se diffuse progressivement à l’ensemble de la chines du bâtiment ce qui pourrait entrainée un baisse de -7% de l’activité TP en lien avec le logement neuf. Dans certaines régions, des projets de sites industriels de grande taille pourraient contrebalancer cette tendance.
Globalement donc, le secteur estime en 2024 une hausse du son activité de 2% en valeur. « Toutefois, les entreprises pourraient connaitre des situations très différentes selon la structure de leur clientèle ou leur territoire, souligne la FNTP. Les dynamiques seront également très contrastées d’un territoire à l’autre.