Le projet Iter vient de franchir une nouvelle étape-clé : l’installation, avec trois semaines d’avance, d’un premier module de chambre à vide dans le puits d’assemblage du tokamak, à Saint-Paul-lez-Durance. Ce composant de 1 350 tonnes, aussi haut qu’un immeuble de quatre étages, est le premier des neuf éléments qui formeront la chambre à vide du tokamak. C’est au sein de cette chambre à vide que se produiront les réactions de fusion génératrices d’énergie.
Fruit d’une coopération industrielle internationale (Corée, Europe, Japon), ce module n°7 est composé de secteur de chambre à vide, de panneaux de bouclier thermique et d’aimants toroïdaux. Son installation réussie en une seule journée, après 6 mois et 10 jours d’assemblage (contre 18 mois lors du précédent essai en 2022), reflète les progrès de coordination et de fiabilité technique du projet. Plusieurs défis techniques ont été relevés : la taille et le poids du module et de son système de levage ; l’étroitesse de certains points de passage pendant le transfert ; la précision requise lors de la mise en place finale… tout a contribué à la difficulté de la tâche.
Une centaine de personnes a été mobilisée pour cette opération exceptionnelle : experts d’ITER Organization, équipes de levage du sous-traitant chinois CNPE, personnel de l’assistance à la maîtrise d’ouvrage (Momentum), techniciens du fabricant du pont roulant (REEL) et pontiers de la société Foselev. L’installation du module n°6 est prévue pour juillet.
Saluée comme une « performance exceptionnelle » par Pietro Barabaschi, le DG d’ITER, cette avancée s’inscrit dans la nouvelle feuille de route du programme, qui vise un démarrage des opérations de fusion en 2034.
