« Les mécaniciens sont pris en étau par un double phénomène : des délais de livraison allongés de plusieurs mois et une très forte hausse des prix de l’acier, du gaz et de l’électricité notamment. La situation continue de s’aggraver, causée par une production sidérurgique européenne trop faible, des mesures de sauvegarde trop contraignantes et les conséquences indirectes de la guerre en Ukraine » explique ainsi Henri Morel, Président de la FIM (Fédération des Industries Mécaniques). La fédération demande donc la mise en place de trois mesures d’exception.
Tout d’abord, la levée temporaire des mesures de sauvegarde, mises en place en 2018 pour protéger la sidérurgie européenne des importations de produits sidérurgiques asiatiques et turques. Il faut aujourd’hui permettre aux mécaniciens de trouver de l’acier sur des marchés hors d’Europe sans surtaxe.
Ensuite, le redéploiement récent des quotas d’importations d’acier russe et biélorusse dans les quotas généraux européens ne débloque malheureusement pas la situation. Les distributeurs européens, qui importent des aciers hors d’UE, contraints par un processus réglementaire très complexe, ne profitent pas de cette aubaine.
Enfin, il est nécessaire de supprimer les autorisations d’exporter hors d’Europe les déchets métalliques pour permettre à la sidérurgie européenne de pallier son incapacité momentanée à répondre aux besoins des secteurs aval.
« Si rien n’est fait rapidement, des fermetures d’usines impacteront tous les secteurs aval de la mécanique (les pièces ou les éléments mécaniciens sont présents dans les produits de nombreux secteurs clients) » estime la FIM.
Des mesures indispensables pour soutenir la dynamique de l’activité de ce secteur. Les équipements de production et équipements mécaniques sont ainsi en hausse de plus de 10% en mars 2022. La sous-traitance mécanique est en croissance de plus de 14% comparé à 2021.