Olivier Salleron, Président de la Fédération Française du Bâtiment a alerté lors de la conférence de presse de la fédération, sur le niveau de la construction neuve. En 2020, le nombre de mises en chantier est tombé à 351 000 logements, en des plus bas niveaux du secteur. Fin janvier, les permis sont encore en recul de 9 % en glissement annuel sur trois mois, après ces -15% en 2020. « Sans relance puissante et rapide, la barre des 300 000 logements commencés sera très probablement enfoncée au tournant 2021-2022 », explique-t-il. Dans le non-résidentiel neuf, le choc est encore plus fort : -19% sur les surfaces autorisées en 2020 et encore -16% sur les trois mois à fin janvier 2021. Seul le secteur l’amélioration-entretien se redresse, notamment en fin d’année, avec le déblocage de MaPrimeRénov’ au quatrième trimestre 2020 et le volet bâtiment de « France relance », quasi-exclusivement consacré à la rénovation énergétique, commencent à faire sentir leurs effets.
Sur 2021, la FFB craint une dérive des coûts, en raison d’une forte hausse des prix des matériaux. D’abord observé sur les produits acier et cuivre, puis sur le bois de construction et les autres métaux non ferreux, le mouvement gagne plus récemment les plastiques, le polyuréthane et le polystyrène. « Il n’est plus rare de recevoir des annonces à +30 %, voire plus encore, sur les produits bâtiment » constate Olivier Salleron. Or, la plupart des marchés restant signés à prix ferme, avec des pénalités de retard, « ils risquent de se révéler en perte. »
Pour permettre au bâtiment de tenir en 2021, comme il l’a fait en 2020, la fédération en appelle aux collectivités locales, afin que la délivrance des permis s’accélère franchement, et réclame même un « permis déclaratif » pour les opérations réalisées sous permis d’aménager. La FFB estime aussi que la relance du bâtiment passe aussi par le soutien de la demande avec la mise en place d’un crédit d’impôt pour les primo-accédants et une majoration transitoire de la réduction d’impôt « loi Pinel ».
« Il faut s’assurer que les surcoûts liés aux matériaux soient partagés des industriels jusqu’au client final, souligne aussi Olivier Salleron. La FFB demande donc que soit réactivée pour quelques mois les ordonnances qui, au printemps 2020, avaient transitoirement gelé les pénalités de retard et que le gouvernement communique fortement en faveur de l’indexation des marchés. »