Matériels de BTP : vers le mieux en 2025 ?

Matériels de BTP : vers le mieux en 2025 ?

Selon les estimations d’Evolis, le marché des matériels de BTP pourrait globalement s’améliorer en 2025. En 2024, seules les nacelles et les chariots télescopiques ont conservé un niveau quasi stable.

En 2024, le marché des matériels de BTP a ainsi connu une baisse de – 21% en moyenne, plus ou moins importante selon les typologies. Seuls les chariots télescopiques et les nacelles conservent un niveau quasi stable, autour de 8230 unités pour les nacelles et 4320 pour les chariots. Pour d’autres matériels, la chute est beaucoup plus prononcée, notamment pour les grues à tour, qui sont pénalisées par un secteur du bâtiment en chute et affichent une baisse de quasiment 50%. Les grues mobiles connaissent une baisse de 44% , passant de 161 en 2023 à 90 unités (estimées) en 2024.

Au niveau global, les chiffres de 2024 sont à mettre en perspective avec des années post-covid (2021 à 2023) très hautes, peut-être un peu « dé-corrélées » du marché réel. 2024 pourrait donc se caractériser comme un « retour » à un niveau qualifié de normal, plus en adéquation avec les besoins réels du marché. D’autant que la profession est habituée aux évolutions à la hausse et à la baisse de ce marché traditionnellement cyclique. 

Renouvellement des flottes

Au niveau européen également, le point bas semble avoir été atteint en 2024, avec une reprise des chantiers en 2025 et surtout en 2026, même si celle-ci ne retrouvera pas le niveau de 2022. Evolis estime ainsi que 2025 devrait voir un arrêt de cette chute avec un marché français des matériels autour de -3%  (après -21% en 2024). 

Ces prévisions sont notamment basées sur les prévisions d’activité et d’investissement des fédérations professionnelles représentant ses clients (DLR, FNTP, FFB, UNPG, SNBPE, UMGO, SEDDRe). Ainsi, la fédération DLR estime que l’investissement de ses entreprises en 2025 sera en moyenne de -1,5%, essentiellement pour du renouvellement de parc. Principaux matériels visés : échafaudages, compacteurs et chariots télescopiques. L’UMGO (Union de la Maçonnerie et du gros oeuvre) estime de son côté que les investissements de ses entreprises seront en retrait de  -2,7%, motivés là aussi vers le renouvellement du parc en bétonnières, échafaudages et grues à tour. 

Décarbonation

Des estimations de marché moins négatives se profilent donc pour 2025, à moduler aussi en fonction d’éventuelles nouvelles annonces gouvernementales ou coup de freins sur l’économie. Selon Evolis, les entreprises ne peuvent pas se permettre d’avoir des matériels qui vieillissent trop, notamment en termes de consommation. 

Car si les réglementations concernant l’impact environnemental évoluent drastiquement, les entreprises devront être prêtes. Les loueurs se doivent donc de maintenir leurs parcs, dont la moyenne d’âge est aujourd’hui de 5-6 ans. D’autant que certains ont pris des engagements en terme d’émissions carbone d’ici 2030 et qu’ils sont aussi tenus par les engagements qu’ont aussi pris leurs clients. 

Dans une situation économique globale complexe, la fédération Evolis vient donc apporter en cette fin d’année son éclairage, avec des estimations sur l’évolution du marché français des matériels de BTP en 2025. La fédération, avec ses 600 entreprises adhérentes, fabricants de machines et de solutions pour le BTP, les équipements fluidiques, la manutention et le levage et les process industriels, représente plus de 21 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023, avec 90 sites de production en France.