Lors de sa conférence de presse, Olivier Salleron, Président de la Fédération française du bâtiment a dressé un bilan contrasté, mais plutôt optimiste. « Nous anticipons aujourd’hui un repli de 5 % de l’activité par rapport à 2019, fruit d’une situation moins dégradée dans le logement neuf grâce à l’individuel, elle-même pour partie compensée par une reprise plus progressive que prévu en amélioration-entretien, souligne Olivier Salleron. Toutefois, ce repli global ne doit pas masquer des carnets de commande qui restent bien garnis et des perspectives d’activité assez bien orientées. »
La construction de maisons individuelles est en très nette croissance : +4% de mises en chantier sur les 6 premiers mois (+16,3% des ventes). L’amélioration-entretien, avec une hausse de 4,1% dans la rénovation énergétique du logement, devrait finir un niveau quasi égal à celui d’avant-crise, grâce aux dispositifs MaPrimeRénov et les certificats d’économie d’énergie. En revanche, les tendances restent mauvaises pour la construction de logements collectifs et de bâtiments non résidentiels, surtout dans les grandes agglomérations. Le non résidentiel neuf continue de fortement reculer.
La crise des matériaux reste un sujet d’inquiétude pour les chefs d’entreprises. « De fait, les prix restent à la hausse en septembre, notamment –mais pas seulement– pour les produits en bois, PVC et acier. Il faut y ajouter que les difficultés d’approvisionnement perdurent pour nombre de matériaux, le bois au premier chef, ce qui désorganise les chantiers et rend très compliquée la réponse aux appels d’offre » explique Olivier Salleron. La FFB demande au gouvernement la prise en charge totale du l’activité partielle si elle est provoquée par une pénurie de matériaux ou matériels à installer et le droit à mobilisation immédiate du carry back sur les comptes arrêtés tant que la crise perdure, soit jusqu’à la fin du premier trimestre 2022 au moins.
Plus largement, la FFB plaide pour des mesures pour encourager au redémarrage du neuf dans les grandes agglomérations : la mise en place, auprès des Préfets de Région, d’une instance de médiation sur les refus –totaux ou partiels– de permis, réduction du délai de traitement des recours de tiers étendue au contentieux des refus de permis, accompagnement financier des surcoûts de la RE2020…
Des mesures qui permettraient de maintenir la dynamique de l’emploi du secteur : par rapport au premier semestre 2019, près de 70 000 postes ont été créés dans le bâtiment, qui connait un taux de croissance de l’emploi de 5,6% sur deux ans !