Olivier Salleron, Président de la Fédération Française du Bâtiment, a présenté les mesures phares demandées par les professionnels du bâtiment, pour limiter les effets d’une crise dans ce secteur. L’année 2020 se solde en effet par une chute de 15,2% de l’activité (en volume), due aux effets du confinement du printemps. L’amélioration-entretien s’en tire mieux, avec une baisse limitée à – 8,8%, alors que la construction neuve (logement et non résidentiel) s’est effondrée de -22%. 2021 devrait connaitre un rebond de 11,3%, ce qui ne permettrait toutefois pas de compenser la chute initiale : le niveau estimé par la FFB en 2021 serait encore inférieur de 5,6% à celui de 2019. Là encore, seul le secteur de l’amélioration-entretien, qui bénéfice en outre de 3,5 milliards d’euros d’aides du plan de relance, devrait retrouver son niveau de 2019. Pour enrayer cette chute, et surtout éviter qu’elle ne se prolonge après 2022, la FFB demande la mise en place de trois mesures, d’effets rapides et qui pourraient n’être que temporaires : pour les primo-accédant, un crédit d’impôts de 40% sur les annuités d’emprunts pendant 5 ans, un accompagnement à la mise en place de la RE2020 en portant ce crédit d’impôt à 50%. Enfin, pour l’investissement locatif privé neuf, un « bonus RE2020 » sur le dispositif Pinel, avec une réduction d’impôt majorée de moitié. « Le logement neuf est en danger, avertit Oliver Salleron. En 2020, les mises en chantier de logements neufs atteignent 375 000 unités et nous estimons que le niveau sera de 328 000 en 2021… en deux ans, cela représente 80 000 mises en chantier perdues ! L’expérience passée montre que sortir d’une crise du secteur prend trois ou quatre ans et que le coût d’une telle action s’avère sans commune mesure avec celui des mesures de prophylaxie, prises rapidement. Il faut donc agir vite, pour relancer le secteur efficacement et éviter le pire! »