Malgré un 1er semestre dynamique avec plus de 27662 camions livrés, la seconde partie de l’année devrait être marquée par un coup de frein avec une baisse sur tous les segments, selon les prévisions de l’Observatoire du Véhicule Industriel de BNP Paribas Artegy.
A fin juin, les immatriculations de poids lourds ont atteint 27662 unités en France, soit une hausse de 5,4% par rapport à la même période l’année dernière. Ce résultat, très élevé, ne reflète pourtant pas la réalité du marché, avec un niveau de commandes à la baisse, constate l’Observatoire du Véhicule industriel (OVI). Ce haut niveau tient à la mise en place de nouvelles réglementations en juillet, qui imposent de nouveaux dispositifs de sécurisation, augmentant le prix d’achat du véhicule. Afin d’éviter ces hausses de prix, le marché « gonfle » les statistiques afin de mettre à disposition des acheteurs des véhicules à un prix plus abordable. Les immatriculations de porteurs ont ainsi progressé de 10,3% et les tracteurs de 1,7%.
« Depuis plusieurs mois, l’OVI prévoit un ralentissement du marché, suite logique de la forte baisse des carnets de commandes. Les délais de livraison ont joué leur rôle d’amortisseur reportant d’autant l’impact sur les immatriculations. Si les 6 premiers mois de 2024 affichent encore des chiffres en croissance, le 2ème semestre 2024 pourrait marquer le point de bascule avec une baisse attendue des immatriculations des porteurs de -12% à -30%, et des tracteurs de -2% à -20,7%. Les carnets de commandes restent fortement orientés à la baisse au 1er semestre de l’ordre de -21%, du fait du très fort ralentissement du marché du BTP », déclare Arnaud Villéger, Directeur de l’Observatoire du Véhicule Industriel.
L’OVI prévoit ainsi marché qui pourrait s’établir entre 44178 (fourchette basse) et 48800 immatriculations (fourchette haute). Les immatriculations de porteurs pourraient ainsi s’échelonner entre 18801 unités (-7,8%) et 20400 (stable) et celles des tracteurs entre 25918 (-8,9%) et 28400(stable).
A noter aussi, les aides de l’Ademe ont dynamisé la percée des poids lourds électriques dont les immatriculations en 2024 pourraient atteindre entre 500 et 800 unités.