Bâtiment  : la FFB alerte ! 

Bâtiment  : la FFB alerte ! 

C’est un véritable cri d’alerte qu’a lancé Olivier Salleron, président de la Fédération Française du Bâtiment, lors de la conférence de présentation des résultats annuels et perspectives 2024 pour le secteur. « Le Bâtiment entre en récession, avertit-il. Il est encore temps d’agir mais il faut agir vite, dès le PLF2024 ! » 

Les chiffres sont en effet inquiétants : le logement, qui représente environ 27% de l’activité est en crise en 2023. Avec 286 000 mises en chantier attendues sur l’année, la chute est de 22 % en un an, et s’accompagne d’un effondrement de 24 % du nombre de permis de construire. Tout le secteur est touché, dans toute la France et la production atteint une baisse de 8%. Le non résidentiel neuf (19% du CA du bâtiment) s’en sort à peine mieux avec un recul des surfaces commencées et autorisées de respectivement 14% et 4%. Seul signe positif, le secteur de l’entretien-amélioration, qui représente 54% de l’activité, est le seul segment en croissance, de près de 3% grâce à la rénovation énergétique. Sur 2023, l’activité du bâtiment est donc en recul de 0,6%. 

Pour 2024, la fédération anticipe une dégradation de la situation, avec, compte-tenu des ventes et des autorisations de logements en 2°23, un recul des mises en chantier encore de 16% et un recul des permis de 12%, le tout suivi par une chute d’activité de 21% en volume. L’amélioration-entretien connaitre un léger tassement, avec une croissance d’activité limitée à 1,6%. 

« L’ensemble de ces évolutions conduira à un net recul de 5,5 % du chiffre d’affaires bâtiment en volume sur 2024. Le surplomb passé de l’emploi sur l’activité laissera alors la place à une chute rapide de 90 000 postes. Et si rien ne change, la FFB confirme qu’à l’horizon 2025, l’activité bâtiment reculera d’environ 9 % hors effet prix, soit 14 milliards d’euros en moins » déclare Olivier Salleron. 

Propositions

Pour conjurer cette évolution, la fédération porte plusieurs propositions, pour sortir la construction dans le neuf de son blocage, notamment via le levier d’extension du PTZ à 40% sur tout le territoire : « Il s’agit d’un moyen de relancer rapidement le marché, de répondre à une demande bien présente, de permettre la sortie du parc locatif, mais aussi de dégager des ressources budgétaires. De fait, compte tenu de l’effet de levier d’une part, de la TVA et des taxes locales pesant sur le bien construit d’autre part, chaque logement neuf financé par PTZ rapporte 24 000 € en solde net à la Nation sur la base des données du premier semestre 2023. » 

La FFB demande également le retour au dispositif Pinel de 2022. 

Par ailleurs, concernant MaPrimeRénov’, la FFB souhaite que l’on « réouvre la possibilité d’approche par geste(s) sans changement de système de chauffage et que les entreprises de bâtiment dûment qualifiées puissent devenir Mon Accompagnateur Rénov’ ».

Malgré ces indicateurs, plutôt négatifs, OIivier Salleron reste « optimiste réaliste » sur l’avenir du secteur : « nous avons franchi 6 crises majeures en trois ans depuis le covid… Il va falloir réagir vite, mais le bâtiment sera toujours là car il faudra toujours loger nos concitoyens ! Nous sommes aussi au coeur des transitions écologique et numérique, avec un haut niveau de compétences de nos métiers dans la rénovation énergétique et la construction aux dernières normes environnementales. Nous nous sommes adaptés. Nos métiers, techniques et technologiques, évoluent, avec une organisation des chantiers numériques, en « lean » management. »