L’Observatoire du Véhicule Industriel a revu à la hausse ses estimations pour le marché 2023, qui pourrait s’établir autour d’une fourchette haute de 47 000 unités. Cependant, un ralentissement se profile en fin d’année
« Le 1er semestre 2023 a surpris par l’augmentation plus forte qu‘attendue des immatriculations due à une hausse des livraisons, supérieure à nos attentes. Les délais de livraisons se réduisent à 289 jours alors qu’ils atteignaient 359 jours il y a un an. Amélioration donc, mais on est encore loin des 87 jours de juin 2019… Cet effet rattrapage n’est, selon nos estimations, que temporaire et les derniers mois de 2023 devraient connaître un ralentissement progressif des immatriculations », relève Arnaud Villéger, Directeur de l’Observatoire du Véhicule Industriel de BNP Paribas Rental Solutions.
Sur les 5 premiers mois 2023, 20 938 véhicules de plus de 5t ont été immatriculés en France, soit une croissance de plus de 8% par rapport à la même période en 2022. Les porteurs carrossés (de plus de 5 t) notamment ont progressé de 7,8%, avec 8941 unités sur la période. Sur ce marché dominé par les véhicules destinés au BTP, les bennes (3 214 unités) sont en recul de 1,7%, les plateaux VI de -1,3% (1051 unités) alors que les fourgons ont progressé de 57,3% à 1444 immatriculations. Mais la situation est contrastée, avec des fluctuations importantes depuis 2019. En 2021, on parlait d’année de reprise avec une progression de 21 %, l’année suivante a connu un repli de 4 %, et enfin une reprise de près de 8 % pour cette année. Sur les 6 dernières années, le résultat de 2023 est 3,3 % au-dessous de la moyenne, ce qui donne une image plus proche de la réalité du marché. Le secteur des VUL carrossés a lui aussi légèrement progressé de 1,6% à 21 065 immatriculations.
Incertitudes
Quant au marché des remorques et semi-remorques, il a reculé de 9,8 % entre 2022 et 2023, avec 9 315 immatriculations. Un recul assez significatif, puisque la moyenne sur dix ans se situe à 10 084 unités. Les semi-bennes chutent de 35%, à 967 immatriculations. A contrario, les remorques et semi-remorques multimodales bondissent de 38,5 %, à 730 unités, et atteignent à une unité près le record de 2008. Les plateaux, en progression de 6,7 % à 523 unités immatriculées, sont au-dessus de la moyenne à dix ans, qui est de 476 véhicules.
Pour le second semestre, les prévisions ont difficiles à établir. Les immatriculations d’aujourd’hui sont en effet les commandes passées mi 2022 alors que le contexte international était incertain. Peu de commandes ont été annulées malgré un contexte de hausse rapide des prix. « Si les délais de livraison restent encore longs (289 jours contre 359 il y a un an), les immatriculations de début 2023 ont été dynamiques et nous ont amenées à « décaler » nos prévisions, déclare le Directeur de l’OVI. Notre fourchette basse est de 44 015 immatriculations, tandis que notre fourchette haute tourne autour de 47 000 unités, ce qui implique un léger ralentissement des mises à la route durant le 2nd semestre 2023. Si de multiples facteurs influent sur les livraisons, l’incertitude actuelle de chacun d’eux accroit les marges d’erreur. »
L’OVI a évalué le recul des carnets de commandes au 1er semestre à 5,5 % en moyenne pour les tracteurs et à 4,1 % pour les porteurs, avec pour conséquence des ralentissements d’immatriculations dans les prochains mois.