Les professionnels du bâtiment ont vu leur activité se maintenir sur le 1er semestre, avec des carnets de commande bien garnis, mais voient leurs marges s’éroder, selon le dernier bilan de la FFB (Fédération française du bâtiment). Si les permis et mises en chantier de logement reculent sur 5 mois en glissement annuel, les ventes sont quasiment stables au 1er trimestre 2019 comparé à 2018. Elles sont même en hausse de 1,6% dans l’individuel diffus. Une inflexion qui « doit beaucoup à l’élargissement du marché du crédit » estime la fédération. Le secteur non résidentiel neuf demeure dynamique sur les 5 premiers mois avec des surfaces autorisées qui progressent de 14%. Pour autant, selon les artisans, les marges souffrent toujours d’un effet de ciseau : au 1er trimestre 2019, les prix ont augmenté de 2,2 % par rapport au premier trimestre 2018, alors que les coûts supportés par les entreprises progressaient de 2,4 %. Jacques Chanut, président de la FFB, tire la sonnette d’alarme : « La suppression étudiée par le gouvernement de l’accès au gasoil non routier (GNR) et de la déduction forfaitaire spécifique (DFS) risquent clairement d’envoyer de nombreux artisans et entrepreneurs au tapis. D’autant que la menace d’un nouveau rabotage du CITE et de la suppression du PTZ hors grandes agglomérations reste d’actualité. Cet ensemble ne peut que conduire à aggraver la fracture territoriale et fait une nouvelle fois peser, de manière particulièrement injuste sur notre seul secteur, l’essentiel des économies promises sur le budget de l’Etat. »